Festival international du
court métrage au saguenay

Portrait


Le parcours cinématographique de Denys Desjardins est multiple pour ne pas dire éclaté. Réalisateur à l’Office national du film, producteur dans sa propre compagnie qu’il fonde au début des années 90, Les Films du Centaure, prof de cinéma au collégial, caméraman, monteur, comédien et ardent défenseur des institutions de la profession, ce cinéaste-là a surtout la mémoire vive de notre cinéma.


Il vient d’inaugurer un site de diffusion du cinéma d’ici (cinemaduquebec.com) pour que l’histoire de nos cinéastes ne se perde en cours de Web. Il a milité activement pour la reconnaissance de nos films au Rendez-vous du cinéma québécois et aux Jutra. Ses courts ont remporté plusieurs honneurs dont le prix AQCC-Téléfilm Canada (La dame aux poupées) et le prix du Meilleur court métrage de fiction au festival international de courts métrages Images en vues (Pierre et le sou). Pendant dix ans, il a filmé Hauris Lalancette, un personnage coloré apparut à l’origine dans les films de Pierre Perrault, pour aboutir à un long métrage documentaire, Au pays des colons.

Rares sont les cinéastes d’ici qui ont autant réfléchi et filmé la mémoire de notre cinéma. Sa filmographie est construite d’oeuvres pédagogiques et militantes.

Entrevue


Le court a-t-il été ta première école de cinéma?


J’ai reçu les premières leçons de cinéma à la maison où je voyais mon père tourner, monter et projeter ses petits films de famille en 8 mm. C’est là que la magie du cinéma est née. Par la suite, il y a eu le cégep, puis l’université où j’ai eu la chance de réaliser des courts métrages en super 8 mm et de faire la connaissance de cinéastes, comme Jean-Pierre Lefebvre, qui m’ont communiqué leur passion. Mais ma véritable école de cinéma a surtout été celle des courts de l’ONF, particulièrement ceux de Norman McLaren, de Gilles Groulx, de Michel Brault.

Que t’ont appris les pionniers du direct québécois?


J’ai eu la chance de rencontrer et de côtoyer plusieurs pionniers du cinéma québécois. Des hommes et des femmes que j’aime et que je considère comme faisant partie de ma propre famille. Chacun à leur façon, ils m’ont transmis plusieurs connaissances, autant humaines que politiques, techniques et esthétiques. J’ai beaucoup fréquenté leurs oeuvres pour la simple et bonne raison que c’est en regardant et en écoutant qu’on apprend l’essentiel de l’art cinématographique.

Les jeunes cinéastes québécois sont-ils militants?


Personnellement cela fait 25 ans que je milite chaque jour pour défendre la cause du cinéma d’ici à travers plusieurs mouvements et organismes culturels, qui ont à coeur la survie d’une certaine idée du cinéma québécois. Toutefois, une très faible proportion d’artistes et de cinéastes milite au-delà des moments de crise. Par contre, lorsque surviennent les crises ponctuelles (comme celle qui a frappé le milieu de la culture et du cinéma au printemps 2012) je découvre à chaque fois de jeunes cinéastes qui considèrent important de manifester leurs opinions. Cependant, je déplore qu’il y ait trop peu de jeunes cinéastes qui siègent sur les conseils d’administration, par exemple, là où se prennent les véritables décisions.

Denys Desjardins 2


Desjardins tout court - rétrospective présentée à REGARD 2013


Selon le Dictionnaire du cinéma québécois, Denys Desjardins est un « cinéaste touche-à-tout à l’esprit curieux, animé par une cinéphilie débordante dont il imprègne la plupart de ses films ». Producteur, cinéaste, enseignant et historien du cinéma, Denys Desjardins a réalisé plusieurs films et sites Internet. II a collaboré à la rédaction et à la réalisation des coffrets DVD de Michel Brault et de Pierre Perrault (ONF). Militant pour le Mouvement spontané pour la survie de l’ONF (MSSO), il s’implique activement pour la défense et le maintien des institutions artistiques. Il figure notamment parmi les membres fondateurs de Québec Cinéma et de Coalition Culture. Denys Desjardins est le producteur et concepteur du site cinemaduquebec.com, inauguré récemment.


Voyez ou revoyez sept fabuleux joyaux de la filmographie du cinéaste Denys Desjardins. Il contribue de multiples façons à rappeler l’histoire du cinéma québécois. Dans ses films, il s’intéresse aux comportements humains en s’inspirant de divers personnages et de faits réels. Il a cette faculté de porter à l’écran des sujets si forts qu’ils restent inscrits dans nos mémoires des années durant. Du plus récent au plus ancien, vous tomberez sous le charme de l’approche Desjardins.


Texte et entrevue : Pierre Demers.
Photo en une : Minute cinéma, Télé-Québec SLSJ / La Fabrique culturelle.

LA DAME AUX POUPÉES


Dans sa très vieille maison de l’Isle-aux-Coudres où elle habite avec plus de 400 poupées, madame Boudreault laisse libre cours à ses fantaisies. Il suffit de l’écouter raconter l’histoire de ses poupées pour deviner l’histoire de sa vie.

CONTRE LE TEMPS ET L'EFFACEMENT, BORIS LEHMAN...


Boris Lehman compte parmi les cinéastes les plus personnels et les plus obstinés de la Belgique. Acteur, réalisateur, producteur et distributeur, il incarne à lui seul l’image du créateur qui survit en marge de l’industrie et ses films participent à la captation urgente et prenante de ce qu’est une vie de cinéaste. De Bruxelles à Paris, amis, cinéastes, critiques et techniciens témoignent ici de leur compréhension de cet homme pour qui la vie est une raison de filmer et filmer une raison de vivre.

MOI, ROBERT BOB


Robert « Bob » Filiatrault est conseiller municipal à Verdun. À 70 ans, il mène l’ultime campagne électorale de sa carrière au sein de l’équipe du maire de Montréal, Pierre Bourque. Bob n’a plus que trois jours pour convaincre les indécis, rassurer ses partisans et confondre ses opposants. La bataille s’annonce serrée.

PIERRE ET LE SOU


Lors du 50e anniversaire de Pierre, les membres de sa famille se réunissent pour lui témoigner leur amour… et fouiller dans sa tirelire. Un sou américain d’une grande valeur s’y cacherait. Mais Pierre, déficient intellectuel, n’a aucune ambition de devenir riche. Inspiré d’un fait vécu, ce film raconte l’histoire saugrenue d’un mystérieux sou noir qui ensorcelle une famille entière.

RETOUR EN AMÉRIQUE


Retour en Amérique suit le voyage initiatique d’un groupe de touristes français au Québec, venus vivre comme de « vrais indiens » pendant une fin de semaine. En quête d’exotisme autochtone, ils sont accueillis par Armand, alias Scalpe d’argent. Fonctionnaire à la retraite et unique habitant du village Innusit, il initie ses hôtes aux plaisirs et aux loisirs des Premières Nations.

AU BOUT DE LA TERRE


À l'occasion d'une tournée qu'elle fait en Bretagne, la musicienne, compositrice et interprète Julie Salvador retourne à Erquy sa ville natale.  À ses côtés, nous découvrons les personnes et les lieux qui ont marqué son enfance et sa jeunesse passée au bord de la mer et au bout de la terre dans le village de Plomodiern situé dans la région du Finistère.

KAPADOKYA


Deniz se retrouve à Istanbul où il apprend que son père a quitté la ville sans laisser d’adresse. Sur les routes de Turquie, il suit les traces d’un père qu’il n’a pas connu.