Festival international du
court métrage au saguenay

Récits de guerres

90 minutes ne suffisent certainement pas à couvrir l’ensemble des conflits mondiaux. Il y aurait tant à dire, et comment résumer autant d’atrocité ? Ce n’est d’ailleurs pas le but de ce programme. Ici, on s’intéresse davantage aux humains qu'aux conflits comme tels. Le cinéma, entre manifeste et témoignage, a pour rôle de transmettre ces réalités brutes, de faire entendre des voix et de raconter ces vécus.

Car la guerre ne se vit pas seulement au front, elle touche d’abord la vie des civils, comme en témoigne What If They Bomb Here Tonight? qui retrace avec un brin d’humour les insomnies d’un couple libanais, se demandant comment limiter les dégâts qu’une potentielle bombe pourrait causer à leur appartement. À l’inverse, le film syrien Meryem montre le quotidien de celles qui restent au front, en allant à la rencontre de ces militantes kurdes qui prennent les armes depuis des dizaines d’années pour la libération de leur peuple.

Les dessins de I died in Irpin sont tout indiqués pour nous partager les angoisses quotidiennes d’une femme en fuite, qui doit quitter la ligne de front en Ukraine, décider entre partir ou rester, dans la ville assiégée comme dans son couple. Après avoir trouvé asile au Québec, Mahamed partage son traumatisme dans Adieu Ugarit, celui d’avoir vu son meilleur ami abattu par une milice armée aux abords de Damas, dix années plus tôt. Puis, An Orange from Jaffa nous montre l’apartheid déjà en place par Israël en Palestine, marquant les prémisses de l’opération de génocide encore en cours.

Ces récits, aussi importants qu’ils soient, sont un bref aperçu d’une population mondiale en crise. Plus que jamais, il est important de les écouter, de les comprendre, et de les faire exister en dehors du territoire auquel ils font référence. Et surtout, de prendre conscience que, peu importe où on se situe dans le monde, nul n’est à l’abri.

Séances
Durée : 01H30