Originaire de Chicoutimi mais installé à Montréal, Richard Comeau a travaillé comme monteur sur Rebelle de Kim Nguyen (Prix Écrans canadiens du meilleur montage 2013), Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau et Gabrielle de Louise Archambeault. Au total il a signé le montage pour plus d'une cinquantaine d'autres productions, tant en long qu'en court métrage, en documentaire ou pour la télévision, ce qui en fait l'un des monteurs les plus actifs et respectés du Québec.
Quelle a été ta formation de base comme monteur?
BFA Film Production à l’Université Concordia.
As-tu déjà travaillé sur des courts métrages?
J’ai monté plusieurs courts métrages. C’est une très bonne école pour le long métrage. Mais le court est aussi un défi en soi. Il faut beaucoup de finesse et de doigté pour créer tout un univers dramatique avec si peu de métrage.
Est-ce que tu préfères un réalisateur qui te guide entièrement ou un autre qui t’écoute tout au long du montage?
Je préfère les réalisateurs qui sont ouverts. Le montage est un dialogue entre créateurs. Je suis très passionné et je ne me gêne pas pour faire part de mes impressions, idées, suggestions. C’est pour ça qu’on m’appelle.
Est-ce que c’est vrai que le montage peut sauver un film ou le détruire?
La question à cent mille piastres! Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on peut détruire un film au montage, mais on peut certainement faire beaucoup de dommage en faisant de mauvais choix. À l’inverse, on peut définitivement rendre un film meilleur en trouvant des solutions aux faiblesses du piétage, en articulant avec fluidité la structure narrative, en déployant avec finesse la courbe dramatique. Mais on ne peut malheureusement pas tout sauver. Certaines lacunes graves, d’un scénario notamment, peuvent rester irréparables. Et puis, si on pouvait tout arranger au montage comme on dit, il n’y aurait que des chefs-d’oeuvres sur les écrans.
Quelle est la différence entre le montage d’un documentaire et celui d’un film de fiction?
Le montage d’un documentaire est forcément plus structurant, puisqu’il n’y a pas de scénario au départ. Par contre, un film de fiction peut parfois être réécrit au montage. Quand on travaille sur un documentaire, le montage peut être perçu comme une véritable écriture.
Orson Welles disait qu’il était difficile pour lui de sortir de la salle de montage, une fois à l’intérieur. Que voulait-il dire au juste?
Il a écrit aussi que « toute l’éloquence du cinéma se crée dans la salle de montage ». Ce qui est très éloquent en soi.
*Entrevue réalisée par le cinéaste et auteur Pierre Demers pour le catalogue de la 18e édition du Festival.
Fiche IMDB
[caption id="attachment_945" align="alignnone" width="960"] Atelier Copie Zéro avec la réalisatrice Sophie Dupuis présentée dans le cadre du Marché de la 18e édition du Festival.[/caption]