Piotr Dumala, l’habitué des contes cruels.

Ce cinéaste d’animation d’origine polonaise a d’abord été formé en arts visuels. Depuis le début de sa carrière en 1980, il s’inscrit dans la tradition des animateurs de ce pays reconnus pour leurs films surréalistes tels Walerian Borowczyk et Jan Lenica. Ses films, en noir et blanc et sans dialogues, misent sur une technique appelée «animation destructive», soit une série de dessins effacés et refaits pour révéler la lumière et les ombres. Une technique qui rappelle l’écran d’épingles d’Alexeïeff et même le grattage sur pellicule de McLaren.Dumala se présente comme le documentariste de l’intérieur. Peuplés de bêtes menaçantes  poursuivant hommes et femmes, ses films remettent en question l’origine de l’humanité, la peur qui nous assaille tout au long de notre vie ainsi que notre instinct animal. Le cinéma d’animation constitue pour lui le chemin le plus court afin de rejoindre à la fois le réel et le rêve éveillé.