Festival international du
court métrage au saguenay

Par Julie Bernier, programmatrice et coordonnatrice des projets spéciaux du Festival REGARD. 

Voilà un titre bien mensonger pour attirer votre attention. Bien que j’ai profité de quelques arrêts dans les Tim Horton qui croisaient ma route pour savourer de délicieux cafés glacés, le but principal de mon voyage concernait le merveilleux monde du court métrage. C’est donc entre les 10 et 25 septembre que ma voiture a tracé un triangle quasi parfait entre Toronto, Sudbury et Ottawa pour me propulser dans l’effervescence de trois fameux festivals de films.

ARRÊT #1: TIFF (Toronto International Film Festival)

Après avoir déposé mes bagages dans le AirBNB excentrique que j’allais occuper pour la semaine (dans lequel il y avait entre autres, du tapis-gazon, un poteau de pôle dancing et des boules à neige contenant des photos pornographiques), je me suis précipitée au 5 à 7 de la SODEC où acteurs, réalisateurs, producteurs, distributeurs, acheteurs et programmateurs buvaient des verres ensemble dans l’harmonie presque totale. Ce fut donc le moment pour moi de faire connaissance avec les gens qui allaient devenir mes partners in crime pour la semaine, d’échanger des sourires avec de parfaits inconnus et de discuter de manière plus sérieuse (mais pas trop) avec les divers intervenants de l’industrie. C’était parfait pour débuter ma semaine de festivalière et me préparer à ce qui s’en venait : des cocktails, deux soirées de karaoké (moi qui déteste, j’étais servie) et surtout de découvertes filmiques que je trépignais d’impatience de présenter à mes collègues programmatrices. Je me permets de souligner l’excellence et l’hilarité du film d’animation musicale suisse THE BURDEN de Niki Lindroth Von Bahr, lauréat du prix meilleur court métrage de l’édition. Un film qui traite de la banalité du quotidien avec un sens du timing et une originalité remarquable.

 

Avant de reprendre la route, j’ai salué l’ami Jason Anderson (co-programmateur des Short Cuts) qui m’a permis d’être des leurs pour cette édition à nouveau réussie du TIFF.

P.S. Spiderman aussi était là !

ARRÊT #2 : CinéFest Sudbury International Film Festival

Direction nord de l’Ontario : partout autour de moi, les arbres qui me chantent leur poésie d’automne et les lacs aux reflets rouges en forme d’emblème. Quand j’arrive enfin à la capitale du nickel, je découvre un paysage particulier aux rochers noircis par les émanations des fonderies. Outre ses exploitations minières, Sudbury est également reconnue pour son centre culturel francophone important. Accueillie par nul autre qu’Éric Bachand, fondateur de REGARD, exilé là-bas depuis 2011, j’étais entre de bonnes mains pour mieux comprendre l’histoire de cette région et me faire accompagner à quelques séances de film. Devinez qui j’ai eu la chance de rencontrer sur place? Gord Downie, le chanteur de l'emblématique groupe canadien The Tragically Hip, qui était présent pour le film d’ouverture LONG TIME RUNNING, un longmétrage sur les dessous de la tournée Man Machine Poem et une perspective intime sur le cancer du cerveau qui menace la vie de l’artiste.

Ce n’était pas le dernier film touchant que j’allais voir durant le Festival et c’est émue et un peu secouée par la gamme d’émotions que m’ont fait vivre les films de la programmation que j’ai entrepris le chemin vers le dernier arrêt de cette tournée ontarienne.

ARRÊT #3 : Ottawa International Animation Festival

Aie-je besoin de vous dire à quel point j’avais hâte de me retrouver dans le plus gros événement nord-américain à célébrer l’animation? C’est comme une enfant, le cœur léger et le sourire fendu jusqu’au ciel que j’ai commencé le festival en assistant au premier programme de courts métrages, précédé par l’animation hilarante de Chris Robinson, programmateur et directeur artistique du festival. Personnage froid et pince-sans-rire, avant de présenter les jurys présents dans la salle, il a sommé l’éclairagiste d’ouvrir les nipples lights.

Il n’en fallait pas plus pour que je sois conquise. C’est dans cette ambiance légère et rafraîchissante que chacune de mes sorties dans la capitale canadienne se sont déroulées. Un parcours sans faute. Une mine de trésors d’animation.  

Parce que toute bonne chose a une fin…

En voiture Simone, direction la maison! Dans l’habitacle de ma voiture résonnent en boucle les derniers hits musicaux d’un artiste bien de chez nous : Joël Martel.  « Au Tim Hortons » et « Au Canada » bercent la route de mon retour vers le Saguenay. Gavée de films, je n’ai pas besoin de regarder le paysage pour voir les images défilées. Elles sont là, dans ma tête et j’attends avec impatience le Festival REGARD pour les partager avec vous.