Festival international du
court métrage au saguenay

C’est un honneur de vous annoncer la venue d’une des plus éminentes cinéastes autochtones, Alanis Obomsawin, lors d’une rétrospective de ses films qui se tiendra le samedi 23 mars à 15h au Studio Desjardins du CEM dans le cadre du Festival. 

Grâce au soutien de Warner Bros Discovery et de l’Office national du film du Canada, vous aurez la chance de visionner quatre courts métrages parmi son oeuvre prolifique : Christmas at Moose Factory, Je m'appelle Kahentiiosta, Richard Cardinal : le cri d'un enfant métis et Bill Reid se souvient. Nous profiterons de sa venue pour tenir une période de questions/réponses après la projection.

L'histoire d’Alanis Obomsawin

Née en territoire abénaquis dans le New Hampshire, elle part vers Trois-Rivières à l’âge de 10 ans dans le Centre-du-Québec. Elle fait partie de la seule famille autochtone de son quartier et parle alors très peu le français et l’anglais. Assez isolée dans cette nouvelle ville, elle se remémore les légendes et les chansons qu’elle avait apprises plus jeune. La musique et le conte sont ses premiers moyens d’expression. Elle démarre un peu plus tard une carrière dans la musique à New-York où elle compose et écrit ses propres chansons. Elle part pour plusieurs tournées aux États-Unis, au Canada et en Europe et participe notamment à des causes humanitaires et des festivals folkloriques. Elle joue dans des campus universitaires, des musées, des prisons et des centres artistiques.

« Toute ma vie, je me suis principalement intéressée à l’éducation, parce que c’est par l’éducation qu’on se développe, qu’on fait l’apprentissage de la haine ou de l’amour. » - Alanis Obomsawin 

Après avoir été invitée par les producteurs Joe Koenig et Bob Verrall à travailler pour l’ONF, elle participe à la réalisation de films en tant que conseillère. En parallèle, elle continue de se produire sur scène et de lutter pour la représentation des communautés autochtones. 

En plus de cinquante ans, elle a réalisé 65 films et soutient maintenant la relève qu’elle regarde d’un œil attendri : « C’est merveilleux, c’est plus qu’une relève, c’est la voix de tellement de communautés et de villes. »

Artiste aux multiples facettes, elle a récemment atteint les 90 ans, et s’est intéressée à de nombreux sujets au cours de sa longue carrière que nous allons traverser chronologiquement. 

Dans Christmas at Moose Factory (1971, 13 min), tourné au début de sa carrière dans un pensionnat en Ontario, on comprend son intérêt profond pour les enfants à qui elle aime donner la parole. Richard Cardinal : le cri d'un enfant métis (1987, 29 min) est un film dur, sur le suicide d’un jeune métis de 17 ans qui a été arraché à sa famille dès l’âge de 4 ans. À travers ce film, Alanis dénonce la négligence systémique et les mauvais traitements dont les enfants autochtones sont victimes dans le système canadien de protection de l'enfance. Je m'appelle Kahentiiosta (1996, 29 min) est un documentaire percutant et important qui relate, entre autres, les conflits qui ont éclaté dans la dans la communauté de Kahnawake lors des affrontements des années 90. Le film montre la désinformation et la démonisation des Mohawks par les médias. Enfin Bill Reid se souvient (2021, 24 min) est le court métrage documentaire le plus récent de la réalisatrice, qui rend hommage à son grand ami, l’artiste Bill Reid. Elle y relate son enfance complexe, son émergence comme artiste accompli et le lien profond qui l’unit à son territoire.

Réalisatrice, productrice, scénariste et musicienne, Alanis Obomsawin est une artiste multidisciplinaire prolifique et internationalement reconnue dont nous sommes fier.ère.s de traverser une petite partie de l'œuvre pendant cette rétrospective. Nous remercions l’ONF et Warner Bros Discovery de rendre cette rencontre possible. On espère vous y voir, rendez-vous le 23 mars !

Sources

ONF

L’Encyclopédie Canadienne 

Radio Canada

Wikipédia

Photo: DAVE SIDAWAY / The Gazette